Le seul portrait connu de Comberry
Pierre tombale au cimetière de Lyon
♦ 1792
20 mai : naissance de Jean, David, François, dit David Comberry à Bordeaux (Gironde). Il est le fils de Joseph Comberry, commis au secrétariat du District et de Marie Gauteron, sans profession connue. Il est baptisé dans l’église de la paroisse de Saint-Seurin où habitent ses parents. Sa marraine, Jeanne Gauteron, femme paraire, est de la famille de sa mère.
On n’a aucun renseignement sur l’enfance de David. Il est probablement né sourd. De même, on n'a aucun portrait du personnage, sauf une gravure sensée le représenter.
♦ 1801
Il va à l’école pour enfants sourds de Bordeaux dirigée par le laïc Jean Saint-Sernin. Le règlement stipulait que, pour y entrer, un enfant devait avoir neuf ans révolus, on présume que le petit David y est arrivé cette année-là. Il fait partie des premiers élèves de cet établissement créé en 1785.
L’école se trouvait dans une aile du couvent des Minimes, rue du Hâ.
♦ 1802
Comberry est envoyé à Paris car l’école de Bordeaux ne recevra, désormais, que des filles sourdes. Il devient élève à l’Institution des Jeunes Sourds de la rue Saint-Jacques dirigé par l’abbé Sicard, qui, lui aussi, vient de Bordeaux.
♦ 1805
David Comberry est apprenti tailleur d’habits.
♦ 1814
Comberry a terminé son apprentissage. Il a 22 ans et il quitte l’école. La légende dit qu’il veut faire le Tour de France des Compagnons du Devoir pour se perfectionner dans son métier. Pour cela il doit se rendre dans les mairies des villes qu’il va traverser et faire apposer des visas sur son carnet de route. Ces visas seront la preuve de son compagnonnage.
Malheureusement ce carnet n’a jamais été retrouvé, si bien que cette période de sa vie est mise en doute par certains historiens qui nient la participation de Comberry à la confrérie des Compagnons du Devoir.
♦ 1815
Comberry passe à Saint-Etienne (Loire), ville en pleine expansion. Comberry va à la Mairie pour demander du travail. Le Maire de la ville constatant le handicap de Comberry et sa bonne instruction lui propose de créer une école pour enfants sourds-muets dans sa ville. Comberry commence par refuser car il n’a jamais enseigné, il n’a pas de notions de pédagogie et ne se sent pas apte à ce genre de travail.
♦ 1816
Sur l’insistance du Maire, Comberry finit par créer une classe qui commence avec deux élèves. Il passe une annonce dans le journal pour informer la population (ci-contre) :
Petit à petit des élèves sourds-muets arrivèrent « …puis le nombre s'accrut insensiblement, et M. Comberry, que la protection de l'autorité locale encourageait à sa belle œuvre, se trouva, par sa constance et ses efforts chef d'une institution de sourds-muets »
(Extrait du discours prononcé lors de ses funérailles – https://archive.org).
L’école est installée rue Froide, aujourd’hui rue Denis Escoffier.
Décès de Jean Saint-Sernin le 9 mai.
♦ 1819
19 mai : David Comberry épouse Jeanne Monier, entendante. C’est une voisine chez laquelle il avait trouvé à se loger et à qui il avait enseigné la langue des signes.
Coïncidence historique : Laurent Clerc, camarade d’école de Comberry à l’Institution de Paris, émigré en Amérique, s’est marié le 3 mai 1819
(voir « Histoire de Laurent Clerc », de René Legal, Ed. L’Harmattan).
♦ 1820
14 avril : naissance de Jeanne, Marie, Agathe, fille de Jeanne et David Comberry, à Saint-Etienne. A l’usage, seul son second prénom sera utilisé.
Chella (parfois orthographié Cheylat), ancien élève de l’institution de Bordeaux est embauché comme enseignant par Comberry.
L’école n’évolue pas. Le maire de Saint-Etienne finit par s’apercevoir qu’il y a un problème de compétences. Pour Comberry ce sont les moyens qui manquent. Le préfet du Rhône propose à Comberry de transférer son école à Lyon.
♦ 1824
1er octobre : Afin de prouver ses compétences, Comberry passe un examen devant les autorités lyonnaises. L’épreuve se passe dans la salle de la Bourse, place des Terreaux.
L’école de Comberry quitte Saint-Etienne. Elle est transférée à Lyon sur la colline de Fourvière. Elle déménage ensuite dans la vaste « Maison Donat », au n° 1 de la rue des Minimes, sur la haute colline Saint-Just. Le prix de la pension est de 800 francs pour l’année scolaire.
Chella est premier répétiteur. Un prêtre, l’abbé Jean Plasson est initié à la langue des signes et vient occuper le poste d’aumônier.
♦ 1830
En mai, le Dauphin Louis de France passe visiter l’Institution : les élèves, au nombre de soixante-dix sont réunis à l’hôtel de la préfecture, alignés sur deux rangs : les garçons d‘un côté, les filles de l’autre. Son Altesse Royale se glisse au milieu d’eux et s’arrête pour lire un compliment qu’une sourde-muette, a écrit à la hâte sur son ardoise et exprimé par signes : « Vive le Roi ! Vive le Dauphin ! Vive les Bourbons ! ». (La Gazette des Ecoles, 20 mai, 1830)
♦ 1834
25 novembre : décès de David Comberry, à 42 ans d'une « attaque d’apoplexie ». L’annonce de son décès paraît entre autres dans le journal lyonnais « Le Censeur » du vendredi 28 novembre 1834.
Le poste de directeur de son école est repris par son épouse Jeanne qui va la co-diriger avec l’abbé Plasson.
♦ 1840
Décès de Jeanne Monier, épouse Comberry.
Claudius Forestier est enseignant à l’école ainsi que l’un de ses frères, Jean-Baptiste, entendant. Il va prendre progressivement la responsabilité de l’école, en partage avec l’abbé Plasson.