GenÉse du musÉe

Armand PELLETIER - Jehan PINART - Yves DELAPORTE

La création du Musée fut un projet de longue haleine qui a nécessité 12 années de recherches et démarches et 2 ans et demi de travaux, le tout étant porté par Armand Pelletier, président fondateur de l’association Culture et Langue des signes Ferdinand Berthier (CLSFB), secondé de son épouse Yvette et de Yves Delaporte, Directeur de recherche Honoraire du CNRS et à l’époque responsable scientifique du musée.

Il faut préciser également que Bernard Truffaut, grand historien sourd, a été l’instigateur de l’association CLSFB et donc du musée ; en effet il a fait part à Armand Pelletier de l’existence de Ferdinand Berthier – professeur Sourd en 1829, décoré de la Légion d’honneur et surnommé « Le Napoléon des sourds-muets » – dans sa ville et lui a conseillé de créer une association. C’est ce qu’Armand a fait en 1995.

Avec Yves Delaporte ils ont participé très activement à ce projet avec l’association CLSFB. Yves Delaporte s’est donné beaucoup de peine pour retrouver la trace de l’arrière petit-fils de Théophile Denis – chef de bureau au Ministère de l’intérieur, chargé de l’éducation des sourds-muets en 1879 et fondateur de l'ancien Musée universel des sourds-muets en 1890 – qui se prénomme Jehan Pinart. Pinart est un nom très répandu, ses recherches ont été longues.

Lors de l’installation du buste de Ferdinand Berthier situé en face du musée pendant le Congrès de la FNSF en mai 1999, le général Jehan Pinart a bien voulu venir pour nous apporter un don fabuleux : de nombreux manuscrits originaux de Ferdinand Berthier ! Un moment fort et émouvant ! Il y avait, par exemple, parmi ces précieux manuscrits une pétition originale de 1830 lors de la « révolution » contre l’éducation oraliste des élèves de l’Institution des Jeunes Sourds de Saint Jacques à Paris.

L’idée d'un musée pour conserver tout cela a alors germé.

Yves Delaporte s’est énormément investi : le dépouillement et la mise en ordre du fonds Pinart, la dactylographie de nombreux documents manuscrits difficilement lisibles, la constitution de l’inventaire des objets possédés par le musée. En plus de ses dons personnels, il a consacré tous ses dimanches pendant plusieurs années à fouiller les brocantes.

A la suite de cela et sur l’initiative de l’association CLSFB, Armand Pelletier assisté de son épouse Yvette et de Yves Delaporte a pu se consacrer à la mise en place des expositions lors des journées du patrimoine, et cela chaque année à partir de 1999 dans l’attente de l’ouverture du musée.

Ce musée des Sourds est le premier en France dédié à ce thème. Installé dans les dépendances de l’ancien Hôtel-Dieu de Louhans, il abrite plusieurs dizaines de tableaux, écrits, schémas ou photographies retraçant l’histoire et le patrimoine des sourds. En longeant les murs de la salle unique du musée, on trouve un extrait de la revue Le Courrier du foyer des sourds-muets, ou encore la présentation des grands hommes qui ont œuvré pour la cause des sourds : le Louhannais Ferdinand Berthier, écrivain, et également cofondateur en 1838 de la « Société centrale des sourds-muets », première association de sourds dans le monde et toujours d’actualité, Jean Massieu, premier répétiteur sourd nommé par Louis XVI en 1790, l’abbé Sicard ou encore l’abbé de l’Épée, initiateur de l’enseignement public pour les sourds, etc...

Ce musée présente une exposition permanente consacrée à Ferdinand Berthier et une exposition temporaire sur des thèmes particuliers.

Il permet de conserver une trace de l’histoire, de la culture des sourds, en exposant des pièces du patrimoine culturel, artistique et historique sourd. Ainsi, cette culture ne disparaîtra pas, ce qui est important aujourd'hui pour les enfants sourds.